Harmonie Batterie Municipale

 

Les Saint Polois du XXIème siècle ne sauraient imaginer un grand évènement dans la commune sans que les musiciens de l’Harmonie Batterie Municipale soient présents. Au fil du temps, la « musique » de Saint Pol sur Mer est devenue une figure emblématique de la ville. En réalité, Saint Pol sur Mer n’a jamais existé sans sa musique ! En effet, au début des années 1870, quelques mélomanes habitués de l’estaminet Deudon décidèrent de former un petit ensemble instrumental. Il faut comprendre qu’à l’époque, les distractions étaient rares les hommes aimaient se retrouver entre collègues dans les débits de boissons après le travail.
A Petite Synthe, dans le hameau de Saint Pol comme dans de nombreuses autres villes du département du Nord, les estaminets devinrent le siège des nouvelles sociétés ou associations récemment créées. C’est donc, bien naturellement que les petits orchestres profitèrent des grandes arrière-salles des estaminets pour en faire leurs locaux de répétition comme le premier ensemble instrumental saint polois, dirigé par Louis Deudon, composé de violonistes et de flageolettistes.

L’année 1878 marqua un tournant lors de la création de la commune. En effet, en mai, la vie musicale saint poloise s’organisa. D’autres amateurs rejoignirent le petit groupe pour fonder « La Fanfare communale de Saint Pol lez Dunkerque ». Louis de Quillacq devint le tout premier président de cettre phalange. Ce fût la première société musicale saint poloise légalement constituée en préfecture du Nord.
En septembre, Louis Deudon fonda « La Société Sainte Cécile de la commune de Saint Pol, dont le siège social ne fût autre que l’estaminet Deudon rebaptisé « Le Cercle musical ». Les dernières traces que nous possédons de cette société sont les dépôts d’un règlement en préfecture sous le nom de « Société philharmonique ». L’activité de L. Deudon y était attestée en tant que chef de musique. Faut-il croire qu’il y eut deux sosiétés musicales distinctes à Saint Pol entre 1878 et 1881 ? En fait, il est hautement probable que la « Société Sainte Cécile » puis la « Société philharmonique » de Saint Pol étaient des formations instrumentales plus complètes, basées sur le noyau de la « Fanfare communale ».
Si la « Fanfare communale de Saint Pol lez Dunkerque » est historiquement l’embryon de l’Harmonie Batterie Municipale, il faut savoir que d’autres sociétés musicales coexistèrent après 1882.

A la retraite de Louis Deudon et le départ de son successeur Henri Girard, la fanfare communale fut prise en main par Georges Delporte en qualité de directeur. Déjà, en 1880, ce dernier aidé de Victor Dondeyne, avait fondé une école de musique qui accueillit plus d’une centaine d’élèves dans ses classes de solfège et d’instruments entre 1883 et 1903. Encouragés par les succès de la « communale » aux concours de Saint Omer en 1884, de Crépy en 1895 et du Bourget en 1897 qui lui valurent de nombreux prix d’exécution et de lecture à vue ainsi que la montée de la société en 3ème division, les deux hommes entreprirent la transformation de la fanfare en harmonie, en 1898, grâce à l’apport définitif de clarinettes et de saxophones à l’orchestre. La nouvelle formation connut très vite le succès : le concours d’Ivry de 1900, lui permit d’accéder à la 2ème division avec les félicitations du jury.

En 1910, l’orchestre était composé de 57 exécutants soit un chef de musique, un porte-drapeau, douze clarinettistes, un flûtiste, deux saxophonistes, six cornettistes à piston, cinq trombonistes, un cymbalistes, mais aussi quatre bugles, trois altos, cinq barytons, six basses, une contrebasse, six tambours, une grosse caisse.

Source : « Saint Pol sur Mer. Dans la marche du temps »